Les labels du bois : FSC, PEFC


labels foretsLe bois, c’est écologique, mais encore faut-il en connaître l’origine, en particulier s’il s’agit d’une essence exotique, pouvant provenir de forêts exploitées de façon non durable, voire illégale. Pour protéger les forêts de la planète et la biodiversité, préférez les labels, comme PEFC et FSC.

Les labels du bois, une nécessité environnementale

Pour lutter contre la déforestation, l’épuisement des ressources et l’appauvrissement de la biodiversité, mais aussi pour permettre aux peuples indigènes des forêts d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie de vivre correctement de l’exploitation des zones boisées de leurs territoires, cherchez les labels ! Bois brut destiné au chauffage, bois de construction, parquets, lambris, meubles, objets de décoration en bois et même papier : l’achat de tous ces produits n’est pas anodin, et pour acheter responsable, il faut bien lire les étiquettes.

Le développement des produits à base de bois labellisés correspond à une nécessité environnementale. Quelques chiffres :

  • Dans les années 90, les échanges mondiaux de produits forestiers ont augmenté de 50% ;
  • 10 millions d’hectares de forêt ont disparu durant cette même décennie, notamment en zone tropicale ;
  • 40% des importations de bois en France proviendraient de coupes illégales, selon le WWF ;
  • 65% de la production mondiale de bois serait issue de coupes illégales, selon le World Resources Institute…

Et en parallèle, du côté des consommateurs, de nouvelles tendances d’achat plus respectueuses de l’environnement se dessinent. Ainsi, selon l’étude du cabinet spécialisé Ethicity parue en 2005, plus de 45% des consommateurs de bois dans le secteur de l’ameublement, et près de 43% des acheteurs de parquets, déclarent être en attente de produits « responsables ».

Les labels FSC et PEFC, deux références en matière de bois certifié

Il existe plusieurs dizaines de labels relatifs à la filière bois dans le monde. Dans de nombreux pays européens, deux font référence : PEFC et FSC. Ces deux labels sont reconnus par les professionnels du bois, et les produits qui en bénéficient sont de plus en plus nombreux. Enseignes de distribution (Leroy Merlin, Castorama, Auchan, Carrefour…) et fabricants (Clairefontaine, Lapeyre, Arthur Bonnet…) proposent aujourd’hui des produits à base de bois porteurs du label PEFC ou FSC.

C’est un peu la guerre entre ces deux labels (les enjeux marketing et financiers sont importants) et, sans entrer dans le détail des critères pris en compte, les certifications PEFC et FSC s’appuient sur les principes de gestion durable des forêts :

  • Protection des sols, respect de la biodiversité (faune et flore) et de l’équilibre des écosystèmes (limitation des coupes rases et des produits phytosanitaires, bonne gestion des ressources en eau…) ;
  • Maintien de la productivité de la forêt et de sa viabilité économique (replantations compensant les coupes, par exemple) ;
  • Respect des droits des populations indigènes à la propriété, à l’usage et à la gestion des ressources foncières ;
  • Bien-être social et économique des travailleurs forestiers…

Pour qu’un bois ou un produit dérivé (papier) soit porteur d’un label, il faut non seulement que la forêt dont il est issu soit certifiée (cette certification est volontaire et à l’initiative des propriétaires forestiers), mais aussi que chaque intervenant de la chaîne de production et de distribution soit contrôlé et certifié.

Le label FSC

FSC (Forest Stewardship Council, ou Conseil de bonne gestion des forêts) est une organisation non gouvernementale, à but non lucratif, et indépendante. Créé en 1993, le label FSC concerne 117 millions d’hectares de forêt à travers le monde (82 pays), soit 5% des forêts exploitées. Ce sont aussi 15.000 entreprises qui sont certifiées. FSC est soutenu par plusieurs autres ONG, comme le WWF et Greenpeace.

Le label PEFC

PEFC (Program of the Endorsement of Forest Certification schemes, ce qui correspond, en français, à Programme de reconnaissance des certifications forestières) a été créé en 1999, à l’initiative de propriétaires forestiers européens. L’organisation de PEFC se définit sur trois niveaux : international, national et régional. Chaque association nationale, où sont représentés les producteurs de bois, les transformateurs et les utilisateurs, définit le référentiel à appliquer au niveau du pays, ce référentiel étant lui-même adapté aux particularités locales par les associations régionales. Ce label concerne 180 millions d’hectares de forêt dans une trentaine de pays du monde (soit environ 6% des surfaces forestières exploitées au niveau mondial), dont 5 millions en France. 1812 entreprises françaises appliquent ce référentiel.

pefc

Quelles différences entre ces deux labels ?

FSC concerne essentiellement le bois exotique, comme le teck, l’acajou, l’ébène, le palissandre, l’azobé, le bangkiraï, le merbau ou le moabi, issus de forêts et plantations d’Indonésie, d’Afrique, du Vietnam, du Brésil… PEFC, lui, s’applique surtout aux bois (et produits dérivés) issus d’Europe (1/3 des surfaces certifiées) et d’Amérique du Nord (la moitié des surfaces).

Les détracteurs de PEFC lui reprochent d’être un peu trop laxiste, et le référentiel de FSC est souvent considéré comme étant le plus strict. Le référentiel PEFC est toutefois plus adapté aux forêts européennes que ne l’est FSC, qui convient mieux aux vastes forêts d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud. Les adaptations régionales de FEFC lui permettent en effet de prendre en compte les spécificités locales (zones humides, etc.).

Enfin, le référentiel PEFC s’appuie sur les réglementations nationales en matière de forêt et sur les certifications ISO 9001 et 14001, contrairement à FSC, dont le référentiel est complet et ne fait référence à aucun autre standard.